top of page
LI Day 5 13906_p05.jpg

Déjeuner des Princesses Impériales

Sèvres

Manufacture impériale de porcelaine

Circa 1812

Porcelaine dure, émaux, or et argent doré

Portraits peints par Marie-Victoire Jaquotot, Pierre-André Le Guay et Jean Georget

​

Provenance

Cadeau de l'impératrice Marie-Louise à Madame Mère pour le nouvel an 1813

Collection privée américaine

Twinight collection, New York

Musée Napoléon, Fontainebleau

 

Cet exceptionnel déjeuner est orné des « portraits des princesses de la Famille impériale ». Il présente un rassemblement iconographique sur porcelaine unique au monde, où se combinent effigies de Napoléon et de Marie-Louise sur la théière, portraits du roi de Rome et de Caroline, marraine de l’enfant et reine de Naples, sur le sucrier, portrait d’Élisa, grande duchesse de Toscane, sur le pot à lait, et portraits des « princesses » sur les tasses – Hortense, épouse de Louis, Pauline, femme du prince Camille Borghèse, et Catherine de Wurtemberg, devenue reine de Westphalie par mariage avec Jérôme. Les peintres, choisis parmi les tout meilleurs de la manufacture, Pierre-André Le Gay et MarieVictoire Jaquotot, ont usé d’un artifice pour mettre en valeur les princesses qui toutes – sauf Pauline dont la beauté jaillit d’un fond neutre –, ont le visage qui se détache sur une draperie pourpre ou mauve et frangée d’or, dont la couleur renvoie à la majesté et le luxe aux somptueux rideaux palatiaux. Le paysage à l’arrière-plan permet de surcroît de suggérer la souveraineté ou la dignité de la princesse représentée : peut-être le parc de Napoléonshöhe – actuel Wilhelmshöhe près de Cassel – pour Catherine de Westphalie, probablement la campagne toscane pour Élisa, incontestablement la baie de Naples sommée du Vésuve, d’où s’échappent des fumées, pour Caroline. Ce déjeuner, où les princesses, tels des satellites, gravitent autour de Napoléon, et où tout tourne autour de la figure de l’héritier, est offert aux étrennes de 1813 par l’impératrice Marie-Louise à Madame Mère : c’est l’hommage de la génitrice à la matrice de la dynastie. Ce « déjeuner des princesses de la Famille impériale » résume à lui seul l’ambition de Napoléon : perpétuer le fruit de son travail à travers un héritier appelé à lui succéder.

 

Texte de Christophe Beyeler, conservateur du patrimoine au musée national du Château de Fontainebleau, conservateur en chef du musée Napoléon Ier. 

bottom of page